Antonio de Tuccio Manetti, La vie de Filippo Brunelleschi.


Pour
que l'on ne se trompt point
dans la vision
de l'oeuvre,
le peintre dut imaginer
un seul lieu
d'o l'on pt la regarder,
aussi bien en hauteur
qu'en largeur
& galement de biais et de loin,
tant il est vrai qu' tout dplacement,
ce qui apparat l'oeil change.
Ainsi,
il fit dans le panneau
o il avait tal la peinture
un trou situ du ct
de l'glise de Saint-Jean,
au point o venait frapper directement
l'oeil de quelqu'un regardant
de l'intrieur de la porte centrale
de Sainte-Marie-de-la-Fleur,
o il serait install
s'il l'avait reprsente sur le vif.

Ce trou
tait aussi petit
qu'une lentille
du ct de la surface peinte,
alors qu' l'envers,
il s'largissait
en pyramide
comme
un chapeau de paille fminin
& sa circonfrence atteignait
la mesure d'un ducat
ou un peu plus.
Celui qui regardait
devait appliquer
l'oeil au revers,
l o le trou tait large,
& il fallait en mme temps
qu'il l'ajustt d'une main
contre l'oeil
& que l'autre soutnt
face la peinture
un miroir plan
pour que celle-ci pt se rflchir.