Hercule Florence, L’Ami des arts livré à lui-même

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Photographie ou Imprimerie à la lumière solaire. 1837
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J’avais inventé la Polygraphie, mais avant de l’avoir amenée à l’état de perfection ou elle est aujourd’hui,
j’éprouvais des difficultés pour l’impression parce que je n’avais qu’une petite presse lithographique,
avec laquelle je n’agissais qu’en pression générale, et non avec le râteau :
et cependant, le procédé exigeait à cette époque, une pression considérable :
découragé par mille tentatives infructueuses pour ne pas dépendre d’une presse, ni de rien qui fût coûteux, lourd ou volumineux,
parce que ma propre position me faisait sentir la nécessité de mettre l’imprimerie à la portée de tout le monde,
je m’étais contenté d’écrire un mémoire sur la Polygraphie telle qu’elle était alors et je ne m’en occupais plus,
lorsqu’en cherchant par le moyen de l’action de la lumière solaire sur le nitrate d’argent, à fixer sur le papier dans la chambre obscure, les dessins qui y sont représentés,
je conçus l’idée d’imprimer aussi par ce moyen l’action de la lumière sur ce nitrate, et après bien de peine, je parvins à découvrir cette nouvelle manière d’imprimer,
qui comme on pourra en juger, diffère de la première et de toutes celles que l’on connût comme on pourra en juger, a de grands avantages.
J’ai donné à cet art le nom de Photographie, parce que la lumière y joue le premier rôle.