Timée. 32.b. Feu, Air, Eau, Terre, ou solution de Platon au problème de la duplication du cube.      Original : Négatif 6x6cm pour un tirage de 33x48cm en vente ici                α       ?      ©







Si donc c'était une surface n'ayant aucune profondeur qu'eût dû devenir le corps de l'univers,
une seule médiété eût suffi pour relier les termes extrêmes & le moyen lui-même;
mais c'est de nature solide qu'il convenait qu'il fût;
or, les solides, ce n'est jamais une seule,
mais toujours deux médiétés qu'il faut pour les harmoniser.

Ainsi donc, entre le feu & la terre, le dieu plaça comme intermédiaires l'eau & l'air,
& de leurs rapports mutuels, dans la mesure du possible,
il réalisa une proportion, ce que le feu est à l'air, l'air l'est à l'eau,
& ce que l'air est à l'eau, l'eau l'est à la terre.

Les unissant d'un tel lien, il constitua un ciel visible & tangible.

Platon, Œuvres complètes, Trad. du grec ancien par Joseph Moreau et Léon Robin.
Édition de Léon Robin avec la collaboration de Joseph Moreau.
Bibliothèque de la Pléiade, n° 64. Achevé d'imprimer le 14 Septembre 1942



Now if the body of the universe were to have been made a plane surface having no thickness,
one mean would have sufficed to unify itself and the extremes;
but now since it behoved it to be solid, and since solids can never be united by one mean,
but require two, God accordingly set air and water betwixt fire and earth,
and making them as far as possible exactly proportional,
so that fire is to air as air to water, and as air is to water water is to earth,
thus he compacted and constructed a universe visible and tangible.


The Timaeus of Plato Edited with Introduction and Notes by R. D. Archer-Hind, M.A. Fellow of Trinity College, Cambridge Printed by C. J. Clay, M.A. and Sons, at The University Press. 1888