Feu Air Eau Terre 4 Éléments Couleur 5 Corps Index Harmonie
Aristote,
De la Génération 
et de la Corruption. 330.
feu :
chaud & sec 
air :
chaud & humide 
eau :
froid & humide 
terre :
froid & sec
Genèse.I.2. le Tohu le Bohu l'Obscurité le Souffle
I.Rois. VII.25 trois regardant le Nord trois regardant la Mer trois regardant le Négeb trois regardant l'Est
Deutéronome.  III. 27 Nord Ouest Sud Est
Oracles Sibyllins. III.24 Nord (Arktos)  Ouest (Dusis) Sud (Messembria) Est (Anatoli)
Zohar. 71.b. le visage du Lion le visage de l'Aigle le visage du Taureau visage de l'Homme
Hesekiel. I. 10. Gleich einem Menschen,  einem Löwen,  einem Ochsen, einem Adler
Ezekiel. I. 10. Face of a man, face of a lion, face of an ox, face of an eagle
Ezequiel. I. 10. Rostro de hombre, de león, de buey, de águila
Ezekiel. I. 10. Faccia di uomo, di leone, di bue, di aquila
Ezéchiel. XIV. 21. Epée Famine Bête féroce Peste
Proverbes.  XXX. 4. Qui est monté au ciel et en est redescendu?  Qui a recueilli le vent dans ses poings? Qui a serré les eaux dans son vêtement? Qui a établi toutes les limites de la terre? 
Proverbes. XXX. 18. le  chemin que suit l'aigle dans le ciel le chemin que suit le serpent sur le rocher le chemin que suit le navire au coeur de la mer le chemin que suit l'homme dans la jeune femme
Daniel.VII. 4 - 7 Lion Ours Panthère Bête, terrible, effrayante, extraordinairement puissante, avec de grandes dents de fer
Job. XXVIII.27 Regarder Réciter Poser Creuser
Ecclésiastique.
XLVII. 17
Poème Exemple Enigme Parabole
I. Hénoch. LXI. 1. ce qui est caché au fond de la terre ceux qui ont péri victimes du désert ceux qui ont été engloutis par les fauves ceux qui ont été engloutis par les poissons de la mer
IV. Esdras. III. 19. Feu Tremblement de terre Vent Grêle
II. Baruch. LIX. 5. les mesures du feu les profondeurs de l'abîme la force des vents le nombre des gouttes de pluie
Zohar. 80.a. le feu 
l'âme de l'âme
le souffle 
l'âme
la poussière 
le souffle
l'eau
l'individualité
Maïmonide, Guide des Egarés. II.10 La sphère de la lune serait ce qui meut l'eau. 

la figure de la sphère, -je veux dire sa sphéricité- 

la sphère du soleil, ce qui meut le feu 
 

son âme 

la sphère des autres planètes, ce qui meut l'air 
 

son intellect

la sphère des étoiles fixes, ce qui meut la terre 
 

l'Intelligence séparée, objet de son désir

Diogène Laërce, Vies.II.11. 
Métrodore de Lampsaque
Agamemnon est l'éther Achille est le soleil; Hélène la terre Alexandre l'air
Aétius, Opinions. I. 3. 8. Pythagore l'intellect la science l'opinion la sensation 
Empédocle. B. VI. Zeus aux feux lumineux Héra mère de vie et puis Aidonéus Nestis enfin, aux pleurs dont les mortels s'abreuvent.
Empédocle. B.38 La terre  la mer aux vagues écumantes l'air humide  et puis ce Titan qu'est l'éther, de son cercle embrassant toutes choses serrées. 
Empédocle. B. 115. La force de l'éther les repousse vers la mer la mer les recrache aux rivages de la terre la terre aux rayons scintillants du soleil et le soleil les lance aux tourbillons de l'éther
Phèdre. 265. b.  l'inspiration divinatoire à Apollon l'inspiration mystique à Dionysos l'inspiration poétique aux Muses la quatrième enfin à Aphrodite et à Amour
Timée. 39. e. l'espèce céleste des dieux l'espèce ailée qui parcourt les airs l'espèce aquatique et celle qui a des pieds et vit sur la terre ferme
Aristote,  De l'âme. 404.b.20. l'Intelligence est l'Un la science, le deux le nombre de la surface est l'opinion celui du volume, la sensation 
Pseuso-Jamblique, Théologoumènes arithmétiques. 25. 17 le cerveau le coeur le nombril le sexe
Pseuso-Jamblique, Théologoumènes arithmétiques, 82.1O.  1 est le point, , , . 

la pyramide à base de triangle équilatéral 

1 est le point

2 est la ligne 

celle qui a une base carréee 

2 est la ligne

3 le triangle 

celle à base de triangle rectangle isocèle 

3 est la surface

4 la pyramide 

celle à base de demi-triangle équilatéral 

4 est le volume. 

Proclus de Lycie, Commentaire sur le premier livre des Éléments d'Euclide Cronos est en effet le répondant de la substance acqueuse et froide Arès celui de toute la nature ignée Hadès embrasse la totalité de la vie terrestre Dionysos est le patron de toute génération, liquide et chaude, représenté symboliquement par le vin, lui-même liquide et chaud
Plutarque, 
Que signifiait ce mot E qui était gravé sur les portes du temple d'Apollon en la ville de Delphes. Amyot. 355.G.
l'attouchement qui est dur & ferme, à la terre le goût qui juge les qualités des saveurs par une certaine humidité, à l'eau l'ouïe à l'air, d'autant que l'air frappé se fait voix & son aux oreilles des deux autres, l'odorement a pour son objet l'odeur, laquelle est une manière de parfum, qui s'engendre par la chaleur, & pour ce qui tient du feu; la vue qui éclaire par je ne sais quelle affinité et consanguinité qu"elle a avec le ciel
Enéide. VIII. 425 trois rayons d'une grêle épaisse trois rayons d'un nuage à pluie trois rayons d'un feu rouge trois rayons d'un Auster ailé
Ovide, 
Métamorphoses. I.1.
Les étoiles et les dieux occupèrent le céleste parvis le poisson fit briller ses écailles à travers le cristal des eaux la terre reçut les bêtes sauvages et l'air, ami du mouvement, les oiseaux 
Vitruve, De l'Architecture.  Livre II.  5.   38.a ce qui a plus d'air, est plus tendre ce qui a plus d'eau, est plus tenace ce qui a plus de terre, est plus dur ce qui a plus de feu, est plus fragile
Marsile Ficin,
De la vie des studieux. 24.
le vin lui est lieu de terre l'odeur  du vin lui est pour eau le chant & et le son est son air & la lumière représente l'élément du feu.
Nicolas Lefèvre, Introduction sur l'Harmonie du monde La littérale ou historique La morale L'allégorique L'analogique

Genèse.I.2.

La terre était tohu & bohu, une ténèbre sur les faces de l'abîme & le souffle d'Elohim.

Zohar. Préléminaires. 11.b.

Ces mots énoncent les quatre châtiments dont sont punis les coupables.
Le tohu représente la strangulation
indiquée par "la ligne de tohu" (Es. 34.11) qui est "corde de mesure" (Zac. 2.5).
Le Bohu représente la lapidation
par les pierres qui plongent dans le grand Abîme pour perdre les réprouvés.
L'Obscurité désigne la mort par le feu
ainsi qu'il est dit: "Lorsque vous avez entendu la voix dans l'obscurité,
la montagne brûlait d'un feu qui montait jusqu'au ciel" (Deut.5.20).
C'est le feu ardent qui attend sur la tête des ignobles le moment de les consumer.
Le Souffle représente la décapitation,
c'est un vent d'orage qui est comme un glaive tranchant qui tournoie.
Ainsi dit-on que "le flamboiement de l'épée tournoyante" (Gen. 3.24) est appelé souffle.
Zohar. 39.b.Traité de Palais
La terre était tohu et bohu, une ténèbre sur les faces de l'abîme et le souffle d'Elohim.
Le Tohu, le Bohu, l'Obscurité et le Souffle, ce sont les quatre fondements du monde.


Zohar. 34.b.Berechit II. Tossefta

L'Est s'approcha enfin de l'Ouest, & l'Ouest au comble de la joie, interpella les autres en leur proposant:
"Faisons l'homme à notre ressemblance, comme notre image" (Gen. 1.26),
en sorte qu'il embrasse comme nous les quatre directions du monde ainsi que l'en-haut et l'en-bas.
L'Est s'unit donc à l'Ouest et lui donna naissance.

Deutéronome.  III. 27.

Monte au sommet du Pisgah,
lève tes yeux à l'ouest (la mer),
au nord,
au sud, ( le Téiman),
à l'est,
& vois de tes yeux, car tu ne passeras pas ce Jourdain!


Zohar. 71.b

Dans le carré que forme l'espace, quatre visages sont gravés:
le visage du lion,
le visage de l'aigle,
le visage du taureau
& le visage de l'homme.
Sur chaque visage est inscrit le visage de l'homme,
de telle manière que le visage du lion soit celui de l'homme,
le visage de l'aigle soit celui de l'homme, le visage du taureau soit celui de l'homme,
que tous les visages soient compris dans le visage de l'homme.
C'est pourquoi il est écrit: "la forme de leur visage, c'est le visage de l'homme". (Ez. 1.10.):

Ezéchiel. XIV. 21.

J'envoie contre Jérusalem  mes quatre châtiments mauvais:
l'épée, la famine, la bête féroce & la peste.

Ezéchiel. XLVIII. 31.

Les portes de la ville sont aux noms des tribus d'Israël.
3 portes au nord: porte de Ruben, une; porte de Juda, une; porte de Lévi, une.
3 portes à l'est: porte de Joseph, une; porte de Benjamin, une; porte de Dan, une.
3 portes au sud: porte de Siméon, une; porte de Issachar, une; porte de Zabulon, une.
3 portes à l'ouest: porte de Gad, une; porte de Aser, une; porte de Nephtali, une.

Zacharie. II.1.

Je lève les yeux, je vois, et voici: quatre cornes.


Proverbes.  XXX. 4.

Qui est monté au ciel et en est redescendu?
Qui a recueilli le vent dans ses poings?
Qui a serré les eaux dans son vêtement?
Qui a établi toutes les limites de la terre?

Job. XXIII. 8 - 9.

Mais voici, je vais devant, il n'est pas; derrière je ne le discerne pas.
À gauche, quand il agit je ne le contemple pas; il s'enveloppe à droite, je ne le vois pas.

Zohar. 5.a. Préliminaires.
Sur Job. 28.27 : Alors il la regarda, la récita, posa sa limite, la creusa et il parla à l'homme.

Eu égard à ces quatre instances (regarder, réciter, poser, creuser) il créa ce qu'il créa.
Avant de donner naissance à son oeuvre, il introduisit d'abord quatre termes Berechit Bara Elohim Eth
& ceci avant de mentionner les cieux.
Ces quatre expressions correspondent donc aux quatre regards qu'il jeta sur la Torah
avant de mettre son oeuvre en chantier.
 


Daniel.VII. 4 - 7.

Daniel prit la parole & dit:
Je regardais dans ma vision, durant la nuit et voici, les quatre vents des cieux agitent la grande mer,
& quatre bêtes immenses montent de la mer, différentes l'une de l'autre.
La première est comme un lion, il a des ailes d'aigle.
Je regardais jusqu'à ce que ses ailes lui soient arrachées.
Elle s'élève de la terre, dressée sur ses pieds, comme un homme, & un coeur d'homme lui est donné.
& voici, une autre bête, la seconde, semblable à un ours,
elle se dresse d'un côté, trois côtés dans sa gueule, entre ses dents.
Il lui est dit ceci: lève-toi, mange de la chair, en quantité!.
Après cela, j'en vois une autre, semblable à une panthère, elle a quatre ailes d'oiseaux sur le dos.
La bête a quatre têtes, la domination lui est donnée.
Après cela, je regarde, dans mes visions nocturnes, & voici,
une quatrième bête, terrible, effrayante, extraordinairement puissante, avec de grandes dents de fer.
Elle mange, broie et écrase le reste de ses pieds.
Elle diffère de toutes les bêtes avant elles, elle a dix cornes.

Sagesse de Salomon. XIII. 1- 2.

Ils ne peuvent, d'après les biens visibles, connaître celui qui est,
ni reconnaître, en considérant ses oeuvres, l'artisan.
Mais ils ont regardé le feu, le souffle, ou l'air rapide, ou l'orbe des étoiles, ou les eaux puissantes,
ou les luminaires du ciel comme des dieux gouverneurs du monde.
 

I. Hénoch. XVIII. 1.

J'ai vu la pierre angulaire de la terre.
J'ai vu les quatre qui soutiennent la terre.
 


I. Hénoch. LXI. 1.

En ce temps-là, je l'ai vu, on aura donné aux anges de longs cordeaux.
Ils auront pris des ailes pour s'envoler en direction du nord.
5. L'ange qui m'accompagnait m'a dit:
"Ces mesures révéleront tout ce qui est caché au fond de la terre,
ceux qui ont péri victimes du désert,
ceux qui ont été engloutis par les fauves,
ceux qui ont été engloutis par les poissons de la mer".
 


IV. Esdras. III. 19.

Ta Gloire passa alors les quatre portes,
celle du feu, celle du tremblement de terre, celle du vent & celle de la grêle.


II. Baruch. LIX. 5.

Il lui montra les mesures du feu, les profondeurs de l'abîme, la force des vents,
le nombre des gouttes de pluie.

II. Baruch. LXIV. 3.

Il édifia une statue à cinq visages, dont quatre étaient tournées vers les quatre vents,
& la cinquième était au sommet de la statue, comme pour résister au zèle du Puissant.

Apocalypse d'Abraham. VII.

Le feu est plus digne de vénération que les idoles, car ce qui est insoumis se soumet à lui,
et il se moque de ce qui périt sans peine dans ses flammes.
Mais je ne l'appellerai pas dieu, car il est soumis aux eaux.
Plus dignes de vénération sont les eaux, car elles triomphent du feu & nourrissent la terre.
Mais elles non plus je ne leur donnerai pas le nom de dieu,
car en s'infiltrant sous la terre, elles se soumettent à elle.
J'appellerai plus digne de vénération la terre, car elle triomphe de la nature de l'eau & de sa masse.
Mais à elle non plus je ne donnerai pas le nom de dieu,
car elle est séchée par le soleil et elle est destinée au travail de l'homme.
Plus que la terre, j'appellerai digne de vénération le soleil,
car il éclaire de ses rayons le monde & les différentes atmosphères.
Mais celui-là, non plus je ne le placerai pas parmi les dieux,
car la nuit, sa course est assombrie par les nuées.
& pas plus je ne nommerai dieu la lune & les étoiles,
car elles aussi, en leur temps, la nuit, obscurcissent leur lumière.

Zohar. 5.b. Préliminaires

Le Feu, l'Eau et le Souffle bien qu'étant les trois fondements essentiels demeuraient en suspens
& leur effectivité ne se révéla que lorsque la terre les dévoila


Zohar. 80.a. Lekh Lekha

Les quatre fondements du corps sont:
le feu, le souffle, la poussière & l'eau,
qui correspondent à l'âme de l'âme, à l'âme, au souffle & à l'individualité.
 

Zohar. Disposition du jardin d'Eden (Seder Gan Eden)

Des fleurs faites de brindilles des quatre couleurs de lueurs irradient vers les lettres.
 

Midrach ha Neelam. 13. a. Berechit

Quatre vents soufflent chaque jour des quatre directions du monde.
Le vent d'Est souffle depuis l'aube jusqu'au milieu de la journée,
de concert avec lui surgissent les 3075 vents du trésor du désir; son préposé est Michaël.
Le vent d'Ouest souffle depuis le milieu du jour jusqu'au début de la nuit,
465 vents surgissent avec lui du trésor de la source; son préposé est Raphaël.
Le vent du Sud souffle depuis le crépuscule jusqu'au milieu de la nuit,
avec lui surgissent les 275 vents du trésor du désir. son préposé est Ouriel.
Le vent du Nord souffle du milieu de la nuit jusqu'à l'aube,
300 000 vents et tempêtes l'accompagnent.


Maïmonide, Guide des Egarés. II.10.

La sphère de la lune serait ce qui meut l'eau;
la sphère du soleil, ce qui meut le feu;
la sphère des autres planètes, ce qui meut l'air;
enfin la sphère des étoiles fixes, ce qui meut la terre.
À ce rapport des étoiles fixes avec la terre,
on a fait allusion en disant que le nombre des espèce de plantes
correspond à celui des individus de l'ensemble des étoiles.
De cette manière donc, il se peut que l'ordre soit celui-ci:
quatre sphères, quatre éléments mus par elles & quatre forces émanées d'elles.
De même les causes de tout mouvement des sphères sont au nombre de quatre, à savoir:
la figure de la sphère, -je veux dire sa sphéricité- son âme, son intellect,
& l'Intelligence séparée, objet de son désir.
Les quatre espèces de forces générales descendues des sphères vers nous sont:
la force qui fait naître les minéraux, celle de l'âme végétative, celle de l'âme vitale
& celle de l'âme rationnelle.
Ce nombre de quatre est remarquable & donne à réfléchir.
Dans le Midrach de Rabbi Tan'houma on dit: "Combien de degrés avait l'échelle? quatre" (Gen. 28.12).
Dans tous les Midrachîm on rapporte "qu'il y a quatre légions d'anges", & on répète cela souvent.
Dans quelques copies j'ai vu: "Combien de degrés avait l'échelle? sept";
mais toutes les copies s'accordent à dire que "les anges de D." qu'il vit "monter et descendre"
n'étaient que quatre, pas d'avantage, "deux qui montaient, deux qui descendaient",
que les quatre se tenaient ensemble sur un des degrés de l'échelle
& que tous quatre ils se trouvaient sur un même rang,
les deux qui montaient comme les deux qui descendaient.
Ils ont donc appris de là que la largeur de l'échelle dans la vision prophétique
était comme l'univers et le tiers;
car l'espace d'un seul ange, dans cette vision prophétique, étant comme le tiers de l'univers
-puisqu'il est dit: "Et son corps était comme un tarchich" (deux-sixième) Dan. 10.6
- Il s'ensuit que l'espace occupé par les quatre était comme l'univers et un tiers.
Dans les allégories de Zacharie, après avoir décrit
(6.1) "les quatre chariots sortant d'entre deux montagnes, lesquelles montagnes étaient d'airain"
il ajoute pour en donner l'explication (5.5) "Ce sont les quatre vents du ciel".
 

Diogène Laërce, Vies.II.11.

Métrodore de Lampsaque. fut le premier à étudier Homère sous l'angle de la philosophie de la nature:
Agamemnon est l'éther; Achille est le soleil;  Hélène la terre; Alexandre l'air, Hector la lune.
 


Aétius, Opinions. I. 3. 8.

Selon Pythagore, c'est d'une tétrade que notre âme est constituée:
l'intellect, la science, l'opinion, la sensation

Xénophane. A. 29.
Jean Philipon, Commentaires sur la Physique d'Aristote. 125. 27.

Porphyre déclare que Xénophane considérait que les principes sont le sec et l'humide,
je veux dire la terre & l'eau, & il se référait à un passage qui le montre:
"Terre & eau, c'est cela que sont toutes les choses qui naissent et qui croissent".
Homère semble avoir partagé cette conception quand il dit:
Iliade. VII. 99.
Que ne devenez-vous, vous tous, & eau & terre!
 

Héraclite. B. 30.

Ce monde-ci, le même pour tous, nul des dieux ni des hommes ne l'a fait.
Mais il était toujours est & sera,
Feu éternel s'allumant en mesure et s'éteignant en mesure.

Héraclite. B. 36.

Pour les âmes, mort est devenir eau, & pour l'eau, mort devenir terre.
Mais de la terre, l'eau naît, & de l'eau, l'âme.


Empédocle. B. VI.

Connnais premièrement la quadruple racine de toute chose:
Zeus aux feux lumineux,
Héra mère de vie,
& puis Aidonéus,
Nestis enfin, aux pleurs dont les mortels s'abreuvent.

Empédocle. B. XXI.

Le feu, il l'appelle "Soleil";  l'air, "lumière et ciel"; l'eau, "pluie".

Empédocle. B.38.

Allons! Je vais parler tout d'abord du soleil, dire qu'il est principe;
& puis des éléments d'où tout ce que l'on voit à présent apparut:
La terre & puis la mer aux vagues écumantes, & l'air humide
& puis ce Titan qu'est l'éther, de son cercle embrassant toutes choses serrées.

Empédocle. B. 71.

Comment d'eau & de terre, d'éther et de soleil tout ensemble mêlés,
tant de formes sont nées avec tant de couleurs

Empédocle. B. 98.

Le hasard fit alors la terre se mêler en proportion égale avec les éléments;
avec Héphaïstos & avec l'eau de pluie, ainsi qu'avec Ether partout incandescent.

Empédocle. B. 115.

La force de l'éther les repousse vers la mer,
& la mer les recrache aux rivages de la terre,
& la terre aux rayons scintillants du soleil,
& le soleil les lance aux tourbillons de l'éther.
& chacun de l'autre les reçoit; mais tous, il les détestent.
Pour ma part à présent je suis un de ceux-là, je suis un exilé de dieu & un errant,
je suis voué à la haine au furieux délire.
 

Plutarque,  Traité d'Isis et Osiris.

Empédocle dit que les démons sont punis des fautes et des négligences qu'ils commettent.
Au vaste sein des mers le ciel les précipite.
L'onde qui les reçut les rejette à l'instant.
Par la terre lancés dans le soleil brûlant,
dans le vague des airs cet astre les rejette;
ils sont ainsi poussés de retraite en retraite.


Phèdre. 265. b.

Socrate:
Or, le délire divin, nous l'avons divisé en quatre sections, qui dépendent de quatre divinités,
attribuant l'inspiration divinatoire à Apollon,
l'inspiration mystique à Dionysos,
l'inspiration poétique aux Muses,
la quatième enfin à Aphrodite & à Amour;
déclarant aussi que le délire d'amour est, de tous, le plus beau.
 

Timée. 17. a.

Socrate: Un, deux, trois; mais le quatrième, cher Timée, où est-il?

Timée. 39. e.

Les espèces du vivant sont au nombre de quatre:
l'espèce céleste des dieux,
l'espèce ailée qui parcourt les airs,
l'espèce aquatique,
& celle qui a des pieds et vit sur la terre ferme.
 


Aristote,  De l'âme. 404.b.20.

Platon s'exprime encore autrement:
l'Intelligence est l'Un,
la science, le deux, car elle s'avance, d'une direction unique vers un seul point;
le nombre de la surface est l'opinion,
et celui du volume, la sensation.
 

Aristote, Du sens et des sensibles. 437.a.

Dans l'impossibilité de mettre en rapport les sens qui sont au nombre de cinq avec les quatre éléments,
on hésite au sujet d'un cinquième élément.
 

Aristote, Du sens et des sensibles. 445.a.5.

Comme les sensations sont en nombre impair, & que le nombre impair a un milieu,
la sensation de l'odorat semble tenir une place moyenne
entre les sens qui ont la propriété de toucher leur objet:
le tact, le goût, d'une part , &, d'autre part, ceux qui agissent grâce à un intermédiaire, la vue, l'ouïe.
 

Aristote,  Génération des animaux.  761. b.

On peut attribuer les végétaux à la terre,
les animaux aquatiques à l'eau,
ceux qui vivent sur la terre à l'air.
Quant au quatrième genre, il ne faut pas le chercher ici-bas:
il doit pourtant en exister un qui corresponde à la place du feu dans la série des éléments.
Mais le feu ne se présente jamais avec une forme qui lui soit propre:
il se manifeste dans un autre des éléments.
Ce qui est en feu apparaît comme étant de l'air, de la fumée ou de la terre.
Non, ce quatrième genre, il faut le chercher dans la lune.
Cet astre, en effet, participe manifestement du quatrième genre d'éloignement.

Aristote, Métaphysique. A. 986. a. 22.

Alcméon le pythagoricien fixe le nombre des principes à 10, & les rangent en deux séries parallèles:
limité & illimité; impair & pair; un & multiple;  droite & gauche;
mâle & femelle;  en repos & en mouvement, droit & coube;
lumière & ténèbres;  bon & mauvais; carré & oblong


Pseuso-Jamblique, Théologoumènes arithmétiques, éd. De Falco, 25. 17.

Les 4 principes de l'animal raisonnable sont, comme le dit précisément Philolaos dans son De la Nature,
le cerveau, le coeur, le nombril & le sexe.
Le cerveau est le principe de l'intellect,
le coeur celui de l'âme et de la sensation,
le nombril celui de l'enracinement & de la pousse de l'embryon,
& le sexe celui de l'émission de la semence & de la génération.
Le cerveau représente le principe de l'homme,
le coeur celui de l'animal,
le nombril celui de la plante
& le sexe le principe commun à toutes les créatures.


Pseuso-Jamblique, Théologoumènes arithmétiques, éd. De Falco, 82.1O.

Speusippe, le fils de la soeur de Platon, Potonè, et qui fut avant Xénocrate chef de l'Académie,
commença lui aussi par étudier avec très grand soin l'enseignement des pythagoriciens,
& tout particulièrement les ouvrages de Philolaos.
Il composa d'ailleurs un joli petit livre: "Des nombres pythagoriciens".
Dans la seconde moitié de l'ouvrage exclusivement consacré à la décade,
il souligne que celle-ci est le nombre le plus capable d'engendrer & de porter à la perfection les êtres:
n'est-elle pas, pour les créatures de l'univers, ce qu'on pourrait appeler forme créatrice absolue
( & non posée arbitrairement par nous ou résultant du hasard)
fournissant par avance au créateur de l'univers un modéle absolument parfait?
Je cite ici  ce qu'il dit de la décade:
"Le nombre 10 est parfait; & en droit & par nature,
nous revenons toujours à lui, quelle que soit notre manière de compter,
que nous soyons grecs ou de toute autre nationalité, que nous le voulions ou non.
En effet, 1 est le point, 2 est la ligne, 3 le triangle, 4 la pyramide.
On constate encore cela quand on considére d'un point de vue arithmétique les figures géométriques:
Le premier triangle est le triangle équilatéral, qui n'a qu'un angle et qu'un côté.
Le deuxième est le triangle rectangle isocèle,
où l'on peut voir que, présentant une différence unique mais répétée entre les côtés & les angles,
il correspond à la dyade.
Le troisième est le triangle rectangle qui est le demi- triangle équilatéral:
il est inégal en chacun de ses éléments,
ce qui donne le nombre3.
Avec les volumes, vient en premier la pyramide à base de triangle équilatéral;
en 2 celle qui a une base carrée;
en 3 celle à base de triangle rectangle isocèle;
en 4 celle à base de demi-triangle équilatéral.
On pourrait faire les mêmes constatations à propos de la génération géométrique:
1 est le point, 2 est la ligne, 3 est la surface, 4 est le volume.
 
 
 

Paul Tannery, Mémoires scientifiques, Tome III. p.12.
Anatolus, sur la décade et les nombres qu'elle comprend.
Heiberg: cod. Monac. gr. 384.; George Valla, De expetendis et figiendis rebus, III. ch. X-XX; et extraits de Theologumena arithmeticae.

La nature de la décade & des nombres qu'elle comprend présente mille beautés évidentes
pour ceux dont l'intellect perspicace est capable d'une telle contemplation. ...
Il suffit de remarquer que les Pythagoriciens ont ramené tous les nombres à dix
et qu'au-dessus de dix il n'y a plus de nombre nouveau...
d'autre part, ils honoraient singulièrement le quaternaire, parce que c'est lui qui constitue la décade. ..
l'unité est appellée semence, elle désigne le point.
Les pythagoriciens l'ont appelée intellect, l'Un, l'essence, la cause, le vrai, le simple, l'exemplaire, l'ordre, la symphonie; l'égal; le milieu; le mesuré; l'instant présent.
Ils ont dit aussi qu'au milieu des quatre éléments se trouve un cube unitaire enflammé,
dont la situation centrale a été sciemment indiquée par Homère
(Il. VIII.16: Autant au-dessous de l'Hadès que le ciel est au-dessus de la terre). ...
Les Pythagoriciens disent encore que leur maître,
considérant les nombres qui forment un triangle rectangle,
a reconnu comment on peut les composer au moyen de l'unité.
... Le binaire désigne la ligne, qui vient après le point;
il est en analogie avec la matière & tout ce qui est sensible; ...
on lui a donné le nom d'opinion, parce que l'opinion contient le vrai & le faux;
& encore les suivants: Mouvement, Génération, Transformation, division, Longueur, Augmentation, Communauté, Relatif, Rapport de proportion.
Le ternaire provient de l'addition de l'unité au binaire;
quelques-un l'appellent parfait, parce qu'il est le premier qui signifie le tout,
commencement, milieu & fin.
Nous l'employons pour mettre en relief ce qui est extraordinaire,
comme quand nous disons trois fois heureux;
les prières et les libations se répètent trois fois. ...
La surface ... c'est l'image du plan & la première hypostase dans les triangles
(3=1+2 est le premier nombre triangle effectif, 1 n'étant triangle qu'idéalement),
dont il y a d'ailleurs trois genres, équilatéral, isocèle, scalène.
Il y a de même trois sortes d'angles rectilignes: le droit, l'aigu, l'obtus;
trois parties du temps: présent, passé, avenir.
Le quaternaire est appelé Justice, parce que le carré qui en provient a une aire égale à son périmètre. ...
C'est le premier nombre qui désigne la nature du solide;
car on a d'abord le point, puis la ligne, puis la surface, puis le solide, c'est à dire le corps.
On le voit dans le jeu qui consiste à construire des pyramides avec des noix


Proclus de Lycie, Commentaire sur le premier livre des Éléments d'Euclide.

Chez les pythagoriciens, chaque angle est consacré à un dieu particulier.
Ce n'est pas du tout le fait du hasard si Philolaos a consacré l'angle du triangle à quatre dieux différents;
Cronos, Hadès, Arès & Dionysos.
Cronos est en effet le répondant de la substance acqueuse & froide
& Arès celui de toute la nature ignée;
Hadès embrasse la totalité de la vie terrestre,
enfin, Dionysos est le patron de toute génération, liquide & chaude,
représenté symboliquement par le vin, lui-même liquide & chaud.
Or , si tous ces dieux se différencient par des qualités secondaires, ils ne font qu'un en réalité.
Voilà pourquoi Philolaos confond ces quatre dieux en un seul,
en leur attribuant le patronage d'un angle unique.

Proclos de Lycie, Commentaire au Ier Livre des Eléménts d'Euclide
Prologue, seconde partie.

Les figures rectilignes sont propres aux choses sensibles & le cercle est propre aux choses intelligibles,
parce que ce qui est simple, uniforme & défini appartient à la nature des choses qui sont,
& que ce qui est changeant & indéfiniment augmenté par le grand nombre des côtés environnants
importe aux choses sensibles.
Dès lors, les figures enseignées dans ce livre sont les plus primitives & les plus élémentaires,
notamment les triangles et les paralélogrammes.
Car les objets des éléments sont aussi compris dans ces figures:
le triangle isocèle, le triangle scalène et les composés de ces derniers,
c'est à dire le triangle équilatéral & le carré
dont les figures des quatre éléments tirent leur constitution.
Le triangle équilatéral est l'objet immédiat des trois éléments:
le feu, l'air et l'eau, tandis que le carré est celui de la terre.
Le but du livre premier se resserre donc sur tout l'ouvrage;
il contribue à la théorie entière des éléments cosmiques
& instruit, en outre, les apprentis dans la science des figures rectilignes
en découvrant habilement leurs premiers principes & en enchaînant ceux-ci avec exactitude.

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique. I. 11. 1.

Les hommes qui vivaient autrefois en Égypte furent amenés,
en contemplant le monde & en s'émerveillant devant la nature universelle qui les étonnait,
à former l'idée qu'il existe des dieux éternels & premiers,
le soleil et la lune, auxquels ils donnèrent le nom Osiris et d'Isis.
I. 11. 5.
La génération des êtres vivants est produite par la rencontre de ces deux dieux,
Soleil-Osiris fait de feu & de souffle, Lune-Isis faite d'humide & de sec, tous deux ayant l'air en commun.
I. 11. 6.
Aussi toute réalité corporelle appartenant à la nature du monde
est-elle soumise à la régulation du soleil & de la lune;
la réalité compte les cinq partie élémentaires: le souffle, le feu, le sec, l'humide & l'air.
I. 12. 1.
Chacun des éléments est considéré comme un dieu
& a reçu une dénomination particulière de la part des premiers habitants de l'Égypte
qui ont usé d'une langue articulée.
I. 12. 2.
Le souffle s'appelle Zeus.
I. 12. 3.
Le feu, que l'on traduit par Héphaïstos, est tenu pour un grand dieu
qui concourt abondamment à la génération & à l'achèvement de la croissance de tous les êtres.
I. 12.4.
La terre, qu'ils conçoivent comme le récipient des êtres naturels, reçoit le nom de Mère.
I. 12. 5.
Quant à l'humide, ils lui ont donné le nom d'Océan, que l'on peut traduire par Nourriture ou Mère.
I. 12. 7.
L'air, lui, est appelé Athéna qui est une traduction du terme égyptien.

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique. I. 12. 8.

Athéna est appelée aussi Glaucôpis
non pas, comme des Grecs l'ont soutenu, à cause de ses yeux pers (c'est là de la naïveté!)
mais pour l'aspect bleuté que l'air présente.
 
 
 

Ovide, Métamorphoses. I.1.

Le feu, privé de pesanteur, s'élança vers les voutes célestes & occupa la plus haute région des airs;
la place voisine fut réservée à l'air, à cause de sa légèreté;
la terre, plus épaisse que l'air & le feu, chargée d'ailleurs d'éléments grossiers,
fut, par son propre poids, fixée au-dessous;
l'Océan, qui la baigne de toute parts, eut la dernière place & enchaîna le continent.


Ovide, Métamorphoses. I.1.

Les étoiles & les dieux occupèrent le céleste parvis;
le poisson fit briller ses écailles à travers le cristal des eaux, qui lui furent données comme demeure;
la terre reçut les bêtes sauvages;
& l'air, ami du mouvement, les oiseaux
 

Lucrèce, De la Nature. III. 784.

Enfin l'arbre ne peut subsister dans l'air,
ni les nuages dans la mer profonde,
ni les poissons vivre dans les champs;
le sang ne se trouve pas dans le bois,
ni la sève dans les pierres.
 

Sénèque, Questions Naturelles. Livre III. Chap XII. 1.

Ce qui forme un fleuve,
c'est apparemment un arrivage d'eau abondant & constant.
Cela étant, tu me demandes comment l'eau est formée.
Je te demanderais à mon tour comment sont produits l'air & la terre.
Du moment qu'il y a quatre éléments dans la nature, tu n'as plus à demander d'où vient l'eau.
C'est un quart de la nature.

Sénèque, Questions Naturelles. Livre III. Chap XIII. 1.

D'après nous, stoïciens, le feu s'empare du monde, absorbe toute chose en lui-même,
s'affaiblit ensuite, languit et s'apaise.
Lorsqu'il est éteint, il ne reste dans la nature que l'élément liquide,
dans lequel se cache l'espérance du monde futur.
Le feu est donc la fin; l'eau, le commencement du monde.

Cicéron, De la nature des dieux. I. X. 25.

Thalès de Milet, qui le premier entreprit des recherches à ce sujet,
a dit que l'eau est le principe de toutes choses.

Cicéron, De la nature des dieux. I. XII. 29.

Que dire de Démocrite, qui place au nombre des dieux tantôt les images et leurs révolutions,
tantôt la nature capable de répandre & d'émettre les images, et tantôt notre science & notre intelligence?

Plutarque,
Que signifiait ce mot E qui était gravé sur les portes du temple d'Apollon en la ville de Delphes.    Amyot. 355. G.

& il y en a d'autres qui attribuent aussi les facultés des sens de nature,
qui sont aussi en pareil nombre,
à ces premiers corps là, c'est à savoir, l'attouchement qui est dur & ferme, à la terre;
le goût qui juge les qualités des saveurs par une certaine humidité, à l'eau;
l'ouïe à l'air, d'autant que l'air frappé se fait voix & son aux oreilles;
des deux autres, l'odorement a pour son objet l'odeur,
laquelle est une manière de parfum, qui s'engendre par la chaleur,
& pour ce qui tient du feu;
la vue qui éclaire par je ne sais quelle affinité et consanguinité qu"elle a avec le ciel.
 

Plutarch, De facie quae in orbe lunae apparet.  928. C.

On the contrary, the rational principe is in control;
and that is why the stars revolve fixed like "radiant eyes" in the contenance of the universe,
the sun in the heart's capacity transmits and disperses out of himself heat and light
as it were blood and breath,
and earth and sea "naturally" serve the cosmos to the ends that bowels ans bladder do an animal.
The moon, situate between sun and earth as the liver or another of the soft viscera (* the spleen)
is between heart and bowels,
transmits hither the warmth from above and sends upwards the exhalations from our region,
refining them in herself by a kind of concoction and purification.

De la face qui apparait dans le rond de la lune. Amyot. 618. E.

Les astres, comme des yeux éclairants,
ont été attachés au ciel, ni plus ni moins qu'au front du monde, pour tourner continellement;
& le soleil ayant la force et la vigueur du coeur, envoie partout et distribue,
comme du sang, sa chaleur et sa lumière;
& la terre & la mer sont au monde ni plus ni moins que le ventre & la vessie au corps d'un animal.
& la Lune, qui est entre le Soleil & la terre,
comme le foie ou quelque autre molle partie des intestins entre le coeur & le ventre,
transmet ici bas la chaleur des corps supérieurs, & attire alentour d'elle les vapeurs qui montent d'ici,
en les subtilisant par une manière de concoction & de purgation.

Vitruve, De l'Architecture.  Livre I.  5.   23.c.

Les vents, selon l'opinion de quelques-uns sont au nombre de 4,
savoir Solanus qui souffle du côté du Levant Equinoctial,
Auster du côté du Midi,
Favonius du côté du Couchant Equinoctial, et
Septemtrio du côté septentrional.
Note (4) de Perrault
La distribution des vents, leur nombre et leurs noms parmi les anciens auteurs
est une chose bien embrouillée;
& Aristote, Sénèque, Pline, Aétius, Strabon, Aulu-gelle, Isidore, etc,
en ont parlé fort diversement entre eux,
& pas un n'est d'accord avec Vitruve.


Vitruve, De l'Architecture.  Livre II.  5.   38.a

Il faut considérer que les pierres de même que toutes les autres choses, sont composées des Eléments,
& que ce qui a plus d'air, est plus tendre,
ce qui a plus d'eau, est plus tenace,
ce qui a plus de terre, est plus dur,
& ce qui a plus de feu, est plus fragile.
 

Macrobe, Commentaire du songe de Scipion, Livre I. Chap. VI

Ajoutons qu'entre les quatre éléments principes de tous les corps, la terre, l'eau, l'air& le feu,
il se trouve nécessairement trois interstices,
l'un entre la terre & l'eau,
un autre entre l'eau & l'air,
et un troisième entre l'air & le feu.
Le premier interstice a reçu des physiciens le nom de nécessité,
parce qu'il a, dit-on, la vertu de lier & de consolider les parties fangeuses des corps:
Puissiez-vous tous, dit en maudissant les Grecs un des personnages d'Homère,
puissiez-vous tous être résous en terre & en eau!
Il entend par là le limon, matière première du corps humain.
L'interstice entre l'eau & l'air se nomme harmonie,
c'est à dire convenance et rapport exact des choses,
parcequ'il est le point de jonction des éléments inférieurs & supérieurs,
& qu'il met d'accord des parties discordantes.
On appelle obéissance l'interstice entre l'air & le feu;
car si la nécessité est un moyen d'union entre les corps graves & limoneux, & les corps plus légers,
c'est par obéissance que ces derniers s'unissent aux premiers:
l'harmonie est le point central auquel se rattache le tout.
La perfection d'un corps exige donc le concours des quatre éléments & de leurs trois interstices.

Macrobe, Commentaire du songe de Scipion, Livre I. Chap. XIV.

Selon Platon l'âme est une essence se mouvant de soi-même, &, selon Xénocrate, un nombre mobile;
Aristote l'appelle entéléchie; Pythagore et Philolaüs la nomment harmonie;
c'est une idée, selon Possidonius; Asclépiade dit que l'âme est un exercice bien réglé des sens;
Hippocrate la regarde comme un esprit subtil épandu dans tout le corps;
l'âme, dit Héraclide de Pont, est un rayon de lumière;
c'est, dit Héraclite le physicien, une parcelle de la substance des astres;
Zénon la croit de l'éther condensé; et Démocrite, un esprit imprégné d'atomes,
& doué d'assez de mobilité pour pouvoir s'insinuer dans toutes les parties du corps;
Critolaüs le péripatéticien voit en elle la quintessence des quatre éléments;
Hipparque la compose de feu;
Anaximène, d'air;
Empédocle et Critias de sang;
Parménide, de terre et de feu;
Xénophane, de terre et d'eau;
Boëthus, de feu et d'air;
elle est, suivant Épicure, un corps fictif composé de feu, d'air & d'éther.
 

Boèce, Institution arithmétique. I. 1. 5.

La multiplicité qui existe en soi fait l'objet de la recherche de l'arithmétique;
la multiplicité relative, de la musique et de ses combinaisons harmoniques;
quant à la grandeur immobile, c'est la géométrie qui en propose la connaissance,
tandis que la science de la grandeur en mouvement est donnée par l'astronomie.
 


Marsile Ficin, De la vie des studieux. 24.

Sachez donc que le corps spirituel est aussi nourri de certains siens éléments plus ténus et déliés.
Car le vin lui est lieu de terre,
l'odeur  du vin lui est pour eau,
derechef, le chant & et le son est son air,
& la lumière représente l'élément du feu.
 

Marsile Ficin. Théologie Platonicienne. I.5.

Voilà sans doute ce qui explique cette fameuse énigme des Mages:
"Il y a un être lumineux en tous points, il y a un être obscur en tous points,
il y en a un qui est intermédiaire, en partie brillant et en partie obscur".
Dans la série des corps, l'être qui brille en tous points, c'est toute étoile au-dessus de la lune,
l'être obscur en tous points c'est l'air,
l'être intermédiaire c'est la lune.

Boaistuau Pierre, Histoires prodigieuses.  Chapitre 37.

Maximian Empereur des Romains ne fut pas content de tuer une infinité de personnes
par la fureur des quatre éléments,
comme bruslant les uns,
noyant les autres,
enterrant les autres tous vifs,
faisant estouffer les autres:
mais encore chercha-t-il un prodige en nature plus grand,
car il voulut que le mort tuast le vif,
il faisoit lier le corps des hommes tous vifs,
avec les corps des morts face à face, bouche à bouche.
 

G.B. Della Porta, La Magie naturelle. Livre I. Chapitre 6.

Des éléments et de leurs vertus.
Car le feu, le plus léger & le plus pur de tous les corps, afin d'éviter la vue,
s'est élevé et posé au sommet qu'on appelle ciel.
L'élément le plus proche de celui-là est l'esprit, qu'on appelle air,
un peu plus pesant que le feu & remplissant tout l'espace;
il s'épaissit parfois en nuées et alors se résout en pluie.
À ces éléments succède l'eau, & après l'eau, apparaît le dernier,
nourri de la substance des autres, qu'on appelle terre,
qui gît étendue au-dessous de tout, spacieuse, impénétrable & très solide:
de sorte qu'on ne peut rien toucher de solide, qui soit exempt de matière terrestre,
ni rien de vide, sans feu.

Nicolas Lefèvre, Introduction sur l'Harmonie du monde, Le Coeur Leb, ou les 32 sentiers de sapience. 2. r.

Les Hébreux, les Grecs, & Latins, & si autres se sont jamais éperdument avancés en ce labyrinthe,
disent qu'il y a en général quatre voies & manières
d'éplucher & choisir de dessous l'épaisseur & feuillage des grossièrs paroles,
l'odorant & beau fruitage, lequel y brandille & rayonne à l'aure & battement des ailes du S. Esprit,
qui ainsi qu'un doux Zéphir s'épanche sur les eaux de nos esprits à la façon de l'Aigle généreuse,
qui bavole sur ses petits.
& sont celles-ci, la littérale ou historique, la morale, l'allégorique & l'analogique.

Nicolas Lefèvre, Introduction sur l'Harmonie du monde, Le Coeur Leb, ou les 32 sentiers de sapience. e.5.V. - i.r.

Ainsi y a-t-il en l'univers quatre points l'un sous l'autre arrangés,
auxquels se rapportent toutes les natures & substances crées:
Et sont D., l'Intelligence, l'Ame raisonnable, & le Corps ou la Nature.
Leurs nombres se pourront donc nommer divins, intellectuels, raisonnables & corporels,
ou comme autres les appellent avec Proclus, divins, raisonnables, naturels, & vocaux:
ce qui tombe tout en un sens,
car l'entendement dit Intellectus, & ratio, qui est la raison, étant souvent pris pour un même,
les nombres raisonnables peuvent embrasser ce qui appartient à l'un & à l'autre,
comme les naturels contiennent toutes les substances soumises à la Lune, qu'elles soient animées ou non.
& parce que la voix & parole est comme la résonance de ceux de l'esprit,
que l'archet de notre langue fredonne & découpe en la rosette de la bouche,
& que le nombre selon l'Aristote est plutôt en l'esprit nombrant qu'en la chose nombrée,
étant, comme ils parlent Ens rationale, ce n'est point chose étrange,
si ceux que nous avons nommés corporels, sont dits aussi vocaux.
& est digne d'admiration comme ces quatre unités, ces degrés et propriétés de nombres qui en naissent,
sont naturellement & par ordre suivant disposés et rangés en l'Alphabeth Hébraïque:
car tout ce qui est enclos entre l'Aleph & le Jod, c'est à dire, l'1 et le 10,
désigne l'enceint(e) & région des Anges;
ce qui est enfermé entre le Jod et le  Coph , c'est à dire, 10 & 100, la contrée céleste;
& ce qui est depuis le Coph jusqu'au Thau fin de l'alphabeth,
y ajoutant les cinq finales ou étendues pour terminer en Tzade,
démontre les genres & différences spéciales de ce monde altérable.
Là s'assied fermement le Cube,
car qui voudrait passer outre pour compter 1000, 2000 &c., il faurait reprendre Aleph,
qui vaut l'1 & le 1000, c'est à dire, commencement & fin, chose qui appartient seulement à D.