Somnium  insomnium
Traum  dream  droom  drømme  drøm  dröm
Rêve  sueño  sogno  sonho  sen  uni  álom
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Macrobe, Commentaire du songe de Scipion I.3.

Tous les objets que nous voyons en dormant peuvent être rangés sous cinq genres différents:

le songe proprement dit, somnium
la vision, visio
l'oracle, oraculum
le rêve, insomnium
le spectre, visum.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Iliad, Book I. 63.

For dreams, too, are of Zeus
Car le songe aussi est message de Zeus
 

Iliade, Chant XIV. 231.

Sommeil, frère de la Mort.
Sleep, the brother of Death.
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 



Berakhot  217.

Le sommeil a en lui
un soixantième de la mort,
Le rêve
un soixantième de la prophétie.




Zohar. 207.a.

David ne dormait donc que le temps de 60 respirations car,
jusqu'à soixante moins une,
l'homme est vivant, ensuite il goûte la saveur de la mort.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Zohar. 183.b.

Une tradition enseigne:
Un rêve qui n'est pas interprété
est comme une lettre qui n'a pas été lue.

*

Zohar. 30.b.

Chacun dans ses rêves aperçoit des lettres
correspondant à sa conduite:
celui qui voit la lettre tét,
c'est bien, tov, pour lui,
c'est bien pour son rêve.
 
 
 
 
 
 



Maïmonide, Guide des Egarés. II.43.

De même que les prophètes voient des choses qui ont un sens parabolique,
-comme par exemple, les "lampes" de Zacharie (4.2),
les "chevaux" et les "montagnes" (6.1-7),
le "rouleau" d'Ézéchiel (2.9),
le "mur fait au niveau" que vit Amos (7.7),
"les animaux" que vit Daniel (7 et 8),
"la marmite bouillante" que vit Jérémie (1.13),
& d'autres paraboles semblables,
par lesquelles on a pour but de retracer certaines idées,
-de même ils voient aussi des choses
par lesquelles on perçoit ce que le nom de la chose vue
rappelle par son étymologie ou par son homonymie,
de manière que l'action de la faculté imaginative consiste en quelque sorte
à faire voir une chose portant un nom homonyme,
par l'une des acceptations duquel on est guidé ver une autre,
ce qui est aussi une des espèces de l'allégorie.
Ce qui est encore plus étonnant,
c'est quand on éveille l'attention au moyen d'un certain nom
dont les lettres sont aussi celles d'un autre nom,
dans un ordre interverti,
quoiqu'il n'y ait entre ces deux noms aucun rapport étymologique,
ni aucune communauté de sens.
 
 
 


 
 
 
 
 




Héraclite. B. 89.

Pour les éveillés
il y a un monde un et commun,
mais parmi ceux qui dorment,
chacun s'en détourne vers le sien propre.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Heraclitus. B. 89.

The waking have one common world,
but the sleeping turn aside each into a world of his own.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Elien, Histoire Variée, livre III. § 11.

Les péripatéticiens disent que pendant la journée,
l'âme asservie et entrelacée au corps
n'est pas capable de contempler la vérité en toute pureté.
La nuit, libérée de cette servitude,
elle prend la forme d'une sphère dans la poitrine
& devient plus prophétique,
& c'est de là que proviennent les rêves.
 
 
 
 


 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 





Aristote, Du sens et des sensibles. 460.a.

C'est pourquoi, dans les accès de fièvre,
des animaux apparaissent sur les murs
à la suite d'une légère ressemblance de lignes assemblées.

*

Aristote, Du Rêve. 461.a.

Tout comme dans un liquide,
si on l'agite beaucoup, tantôt aucune image n'apparaît,
tantôt il en parait une tout à fait déformée;
de sorte que l'objet apparaît autre qu'il n'est,
tandis que, si le liquide est en repos, les images sont nettes et visibles;
de même aussi, dans le sommeil,
tantôt les images qui viennent de la veille sont tout à fait annulées,
quand le mouvement est trop considérable,
tantôt les visions sont effrayantes & montreuses & les rêves sont malsains,
par exemple chez  les mélancoliques & ceux qui ont de la fièvre ou qui sont ivres.
 
 
 
 
 
 



Enéide. VI.890.

Il y a deux portes du Sommeil:
L'une est de corne
par laquelle les ombres vraies passent,
l'autre, d'un ivoire éblouissant,
par où sortent les fantômes trompeurs.
 

Macrobe, Commentaire du songe de Scipion, Livre I. Chap. III.

Ceux qui seraient curieux de savoir pourquoi la porte d'ivoire
est réservée aux prestiges mensongers,
& celle de corne aux songes vrais, peuvent consulter Porphyre;
voici ce qu'il dit dans son commentaire sur le passage d'Homère relatif à ces deux portes:
"La vérité se tient cachée; cependant l'âme l'aperçoit quelquefois,
lorsque le corps endormi lui laisse plus de liberté;
quelquefois aussi elle fait de vains efforts pour la découvrir, et lors même qu'elle l'aperçoit,
les rayons du flambeau de la déesse n'arrivent jamais nettement ni directement à ses yeux,
mais seulement à travers le tissu du sombre voile dont s'enveloppe la nature."
Ce voile qui, pendant le sommeil du corps,
laisse arriver jusqu'aux yeux de l'âme les rayons de la vérité,
est, dit-on, de la nature de la corne, qui peut être amincie jusqu'à la transparence;
& celui qui se refuse à laisser passer ces mêmes rayons est de la nature de l'ivoire,
tellement opaque, que, quelque aminci qu'il soit,
il ne se laisse jamais traverser par aucun corps.
 
 


 
 
 
 
 



Lucrèce, De la Nature.IV. 1026.

Souvent des hommes mêmes pudiques,
une fois dans les liens du sommeil,
s'il leur arrive de croire qu'ils relèvent leurs vêtements
devant un bassin ou un tonneau coupé pour cet usage,
répandent le liquide filtré dans leurs organes,
& inondent la magnifique splendeur de leurs tapis de Babylone.


 
 
 
 
 


 
 
 
 
 



Plutarque, Propos de table.VIII. 734.
Pourquoi est-ce qu'on ne croit pas aux rêves de fin d'automne?

Démocrite dit que les images se confondent dedans nos corps
à travers les pores & que, revenant du fond,
elles nous causent les visions que nous avons en dormant, & qu'elles viennent de tous côtés,
sortant des ustensiles, des habillements, des plantes, mais principalement des animaux,
à cause qu'ils se meuvent beaucoup, & ont de la chaleur,
ayant non seulement les similitudes et formes empreintes des corps,
mais aussi tirant après soi les apparences des mouvements de l'âme,
& des conseils, des moeurs, & des passions,
& qu'en tirant elles parlent, & distinctement apportent à ceux qui les reçoivent
les opinions, les paroles, les discours & les affections de ceux qui les transmettent,
quand en entrant elles retiennent encore les figures bien expresses & non confuses,
ce qu'elles font quand leur cours & acheminement se fait vite par l'air bien uni,
sans trouver empêchement quelconque.
Or, l'air de l'automne, pendant lequel les arbres perdent leurs feuilles,
ayant beaucoup d'inégalité & âpreté, divertit et détourne en plusieurs parts les images,
& rend leur évidence faible et fuyante, étant obscurcie par la lenteur de leur cheminement,
comme au contraire, quand elles sautent hors des choses qui en sont grosses,
& qui brûlent d'ardeur de les enfanter, qu'elles sont beaucoup, & passant vivement leur chemin,
elles rendent alors les apparences toutes fraîches et fort signifiantes.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Pline, Histoire Naturelle. II.55. § 145.

Si l'homme est frappé par la foudre en état de veille,
on le trouve les yeux fermés;
en état de sommeil, les yeux ouverts.

*

Pline, Histoire Naturelle. VII. 50. § 166.

P. Cornelius Rufus, qui a été consul avec Manius Curius,
perdit la vue pendant le sommeil,
alors qu'il rêvait de cet accident.
 
 
 
 


 
 
 
 


Boaistuau Pierre, Histoires prodigieuses.  Chapitre 33.

Les Physiciens écrivent que si les yeux sont frottés tous les matins
de la peau & despouille de la vipère,
que la veuë n'est jamais hébétée ny blecée de suffusion.
Encore adjoustent ils d'avantage,
que si ceste vieille peau est bruslée quand la Lune est pleine
en la première partie du signe d'Aries,
& que la cendre amassée soit aspergée sur la teste,
elle exite des songes terribles.